La dernière phase de ce projet consiste à choisir la représentation la plus adaptée à nos données afin de rendre nos données plus humaines, donc plus compréhensibles. Mais également de pouvoir ressortir de ce lot de données les différentes tendances, en tenant compte des questions soulevées dans la problématique.

Ainsi, Flourish et Datawrapper nous semblent le meilleur choix en raison des formes de visualisations avancées que proposent les deux plateformes de datavisualisation, se situant souvent entre narration et exploration. Il arrive également que nous utilisions Excel pour les calculs et la réalisation de certains graphiques très simples (ex. Camemberts).

Flux des oeuvres d’art

Dans notre fichier de départ (« INHA_objets.csv ») qui comptait 1348 objets, seuls 430 objets étaient associés à leur lieu de découvertes contre 918 objets. Ainsi, 68% des objets d’art n’avaient pas de lieu de découverte ou n’ont pas été renseignés.

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Par ailleurs, ce taux d’indisponibilité de données géographiques est très reluisant si on le compare à celui des lieux de découvertes qui, s’élève à 85% contre seulement 15% de lieux de découvertes (202 lieux de création connus contre 1146 lieux méconnus).

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Ainsi, la difficulté liée au traitement de la provenance des œuvres d’art prend tout son sens, dans la mesure où, ni l’un ou l’autre des postulats de départ ne satisfassent en termes de données géographiques, indispensables pour établir la provenance des objets.

Cependant, l’absence de certaines données géographiques n’incorpore pas une incertitude qu’on pourrait attribuer aux valeurs manquantes puisqu’elles ont été mises de côté pour la même raison : ne pas fausser les résultats. Au contraire, elle offre un éventail non débordant pour le traitement et suffisant pour sortir les différentes tendances liées à la provenance des œuvres d’art.

L’axe des « lieux de découvertes » nous semble donc plus intéressant à exploiter, d’où notre choix de traiter la provenance des œuvres d’art antique du XIXe siècle à partir des lieux de découvertes. Par conséquent, l’établissement du flux des œuvres d’art dans le temps et dans l’espace est uniquement calqué sur la base des pistes de localisations disponibles

Flux des objets d’art : du lieu de découvertes au lieu de conservation actuel

Made with Flourish

L’objectif de ce graphique est de montrer le flux des objets dans le temps et dans l’espace, du lieu où ils ont été découverts à leur lieu de conservation, la direction du flux étant du vert au rose : les racines en couleur verte représentent les lieux de découvertes et les directions en couleur roses sont les lieux de détentions des objets après ventes.

L’avantage de ce graphique, c’est qu’il permet également d’étudier les objets par catégorie (type d’objet) grâce à la fonctionnalité dite « menu déroulant » et de pouvoir déterminer le type d’objet qui provient généralement de tel ou tel pays (ex. Egypte, d’Italie ou de la Grèce) qui l’aurait vendu et éventuellement connaitre son prix au marché à cette période-là.

En somme, la concentration des racines en vert correspondant au lieu de découverte, que ce soit dans la généralité ou par catégorie d’objet, montre que les objets d’art que nous étudions, ceux dont les lieux de découverte sont connus, proviennent majoritairement de l’Italie et de la Grèce.

Visualisation de l’évolution des ventes

Pour répondre aux différentes questions que nous nous sommes posées, nous avons fait une visualisation sur l’évolution des ventes par catégorie d’objets. Ainsi nous avons fait une comparaison de trois ventes différentes notamment la vente Canino de 1837 réalisée sur une durée de cinq jours dont les principaux objets étaient les armes, les bijoux, les sculptures, les instruments-mobiliers et les vases ; la vente Magnoncourt de 1839 étalée sur trois jours avec comme objets de vente les vases, les armes, les sculptures et les instruments-mobiliers et la vente Beugnot de 1840 faite en cinq jours dont les objets de ventes étaient les armes, les bijoux, les sculptures, les instruments-mobiliers et les vases.

Pour faire une bonne représentation graphique, pour chaque vente aux enchères, nous avons fait la somme totale des ventes par catégorie d’objets et par jour. Par exemple, pour la journée de vente de Beugnot du 19 avril 1840, il y a eu 67 vases qui ont été vendus pour un montant total de 12843 francs. On peut citer aussi la journée de vente Magnoncourt du 08 mai 1840 dont 40 vases ont été vendus pour une somme totale de 9678 francs.

Made with Flourish
Made with Flourish
Made with Flourish

Nous pouvons retenir de ces visualisations qu’il y a plus de vente d’objets d’art lors du cinquième jour. Cela peut se justifier de diverses raisons, notamment la première qui laisse supposer que les plus grands collectionneurs avaient l’habitude d’assister au dernier jour des ventes antiques d’objets d’art. L’autre raison peut être liée au fait qu’au dernier jour de ventes, les objets coûtent moins chers qu’au quatre premiers jours de vente.

Par ailleurs, il apparaît que sur une période de trois ans de ventes aux enchères (vente beugnot, vente canino et vente magnoncour), c’est-à-dire de 1837 à 1840, le vase constitue l’œuvre d’art qui a été la plus vendue en termes de quantité mais elle est aussi la plus chère. Par conséquent, nous pouvons dire que le goût pour le vase n’a cessé d’évoluer au fil des années et cela prouve qu’au XIXe siècle les gens avaient un goût particulier pour le vase d’où la place importante qu’il occupait durant les ventes aux enchères d’objets d’art du XIXe siècle.

Conclusion

Pour les besoins du projet, nous avons créé un site web à partir de Github qui va nous permettre de rassembler et publier toutes les informations collectées dans le processus de réalisation du projet. Nous avons créé une page principale appelée “Provenance des œuvres” qui va contenir les pages annexes par le biais de liens internes. La page principale va contenir la problématique, la méthodologie et les différentes visualisations que nous allons faire.

Grâce à la cartographie des œuvres d’art, nous avons déterminer que les œuvres d’art antiques du XIXe siècles concernés par cette étude, proviennent généralement de la Grèce, suivi par l’Italie et par de l’Egypte. Cette prédominance ne surprend pas aux vues de leur influence considérable sur la culture de nombreux pays. Par ailleurs, elle nous permet également d’affirmer que les vases étaient les objets les plus vendus à cette époque-là.

Cependant, en raison des différentes inflations qui peuvent avoir lieu au cours de cette période, il nous est impossible d’affirmer que la provenance des œuvres d’art chez un personnage peut influencer son prix. Par conséquent, on peut affirmer que la provenance des œuvres d’art influence leur prix et par ricochet, leur valeur culturelle, gage de la civilisation dont elle porte l’empreinte.

En revanche, l’hypothèse selon laquelle la provenance d’une œuvre d’art puisse influencer sa provenance, ne méritait pas d’être posée bien que notre analyse l’est renforcée. Puisque dans l’imaginaire collective et par défaut, la valeur même d’une œuvre d’art ancienne réside dans son historicité où qu’en soit le lien, du moment qu’il y a état de don authenticité.

De de fait, la provenance d’un objet peut justifier le prix qui lui est attribué. Pour certaines ventes par exemple, les prix connaissent une hausse dès les premiers jours et on assiste à une baisse à la fin de la vente. Alors que pour d’autres, c’est le contraire : la baisse des prix est au début de la vente et il augmente au fur de la vente, vers les derniers jours.

En somme, retenons que selon les ventes et la période concernée, les goûts ont évolué. Mais ce qui est important à souligner est le fait que les différentes ventes exposent globalement les mêmes objets d’art. L’authenticité et la valeur des objets exposés ont justifié l’importance et le succès des ventes des œuvres d’art d’antiques. Force est de constater que selon les ventes et la période, les goûts et les prix n’ont pas été les mêmes.